La petite entreprise française de Jean-Michel Laporte, leader mondial de matériel de ball-trap, a été désignée pour la sixième fois depuis 1960 fournisseur officiel des Jeux de Pékin. (Sces La Croix)
"C’est la sixième fois que nous sommes retenus. Étant donné que nous sommes leader mondial du secteur, ce n’est guère étonnant ", indique le PDG de cette société de 80 salariés installée à Biot, dans les Alpes-Maritimes. À son palmarès figurent déjà les JO de Rome (1960), Tokyo (1964), Montréal (1976), Moscou (1980) et Athènes (2004).
Sport olympique depuis 1900, le ball-trap est une compétition mixte consistant à tirer avec un fusil de chasse sur des cibles volantes, les pigeons d’argile, à partir de postes fixes.
À Pékin, pas moins d’un million de « pigeons » seront expédiés à 120 km/h par les 102 lanceurs automatiques de la maison Laporte. Montant du contrat : un million d’euros.
C’est à l’ennui que sa PME familiale, la plus ancienne du secteur, doit son destin. Pour permettre à ses amis chasseurs de s’entraîner hors des périodes de fermeture, son grand-père, Émile, passionné de chasse, a mis au point en 1927 un lanceur en bois actionné manuellement grâce à un bras en métal et monté sur ressort.
La machine, qui ne pesait qu’un kilo et ne coûtait que 30 francs, fit un malheur et démocratisa le ball-trap en France. Entrepreneur en travaux publics, Émile Laporte fonda ensuite une société pour équiper les clubs de tirs en lanceurs et en pigeons en argile, fabriqués alors à la main.
À la tête de la société familiale depuis 1972, le petit-fils Jean-Michel, 60 ans, a, lui, créé un fusil qui réduit de 50 % le recul et atténue de 75 % la détonation sonore pour élargir aux jeunes et aux femmes la pratique du ball-trap.
Forte de 2 500 clients, l’entreprise Laporte, sortie du rouge il y a peu, produit chaque année 220 millions de cibles et 3 000 machines pour un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros.
En Chine, où il exporte 2 à 3 millions de pigeons chaque année, Jean-Michel Laporte compte ouvrir en 2012 une usine de fabrication de cibles, à Nanjin. « Grâce aux JO, nous espérons remplacer les 3 000 à 4 000 lanceurs qui composent le parc chinois », affirme le PDG.